Voici quinze ans qu’à la lumière de la foi je me suis engagée sur le chemin de l’écriture. C’était au début de l’an 2000, après une décennie passée à fouiller le monde de fond en comble sans parvenir à y trouver la plénitude de vie à laquelle j’aspirais et trois autres années à servir les plus pauvres des plus pauvres dans le sillage d’une femme dont la joie m’avait aimantée. C’est sous l’impulsion du Père Jean Laplace, vieux père jésuite entré depuis de plain-pied dans la vie éternelle, que je me suis engagée sur cette voie si singulière que cent fois j’avais jusque-là tenté de l’esquiver. Tout comme pour Mère Teresa, j’ai pour cet homme une gratitude sans fin.
Ne sachant d’abord ce qu’il me fallait écrire, j’ai passé une année à faire des gammes. Ouvrir ma Bible et rédiger un petit commentaire. Et puis, un jour, je ne sais trop comment, j’ai pris le tablier du romancier et ne l’ai plus dès lors quitté, étonnée d’une telle audace, émerveillée des possibilités sans fin qu’un tel art offrait. Très vite mes petits livres ont rencontré leurs premiers lecteurs et j’ai goûté à la joie qu’il y a de voir les mots continuer leur chemin dans le cœur des autres. C’est dans ces rencontres que je puise depuis la force de persévérer sur ce chemin solitaire aux contours parfois si peu amicaux que mille fois depuis quinze ans j’ai songé à faire demi-tour. S’il y a beaucoup de bonheur à être romancier, celui-ci, il faut bien le dire se cueille bien souvent au milieu des épines. On pourrait fustiger notre temps et déplorer ce monde qui tend à vendre du livre comme d’autres vendent de la lessive, mais ce serait sans doute passer à côté d’un mystère bien plus intemporel : c’est bien au milieu des épines que de tout temps se cueillent les plus belles roses.
À toi, visiteur de passage sur ce site, je voudrais souhaiter la bienvenue dans l’univers de mes petits livres. Que tu aimes lire un peu, beaucoup, ou pas trop, c’est pour toi que j’ai pris la plume, avec la folle espérance qu’un jour ces mots te rencontreraient. Je n’ai de toi, ami lecteur, aucune idée préconçue mais l’espoir que, m’ayant accordé suffisamment de confiance pour tourner les pages que je te propose, tu y trouveras de quoi satisfaire la soif qui t’y a poussé. Tu découvriras en filigrane de chacun de ces livres ce que je n’ai pas voulu te cacher : la foi folle qui m’habite en un Dieu venu établir sa demeure parmi nous. Un Dieu que je n’ai jamais rencontré autrement qu’avec les yeux du cœur et sur lequel pourtant depuis vingt ans déjà, pas à pas, je construis ma vie. C’est parce que je Le tutoie qu’il m’a semblé qu’à toi aussi je pouvais dire tu et j’espère ne pas t’avoir heurté par tant de familiarité. Sache, toi l’inconnu venu boire à la source que je te propose, que tu es mon plus beau cadeau.
Carine Rabier-Poutous
Carine Rabier-Poutous est née en 1964 à Strasbourg, de parents béarnais.
Diplômée d’HEC, elle travaille d’abord dans l’univers des affaires, tout en cultivant sa passion secrète : l’écriture.
Mais sa soif d’absolu la conduit vers un choix radical : elle entre chez les sœurs de Mère Teresa avec lesquelles elle passe trois ans.
Depuis 2000, elle se consacre entièrement à l’écriture. Elle a publié huit romans.
On lui doit également la traduction de Père Elijah, une apocalypse, Une île au cœur du monde, Theophilos, L’Odyssée du Père et Voyage vers Alpha du Centaure, romans de M.D. O’Brien parus aux Éditions Salvator.