Petite Pomme – La mise à jour, 2014
C’est par cette petite trilogie dont le titre enfantin a su d’emblée attirer la sympathie que j’ai choisi d’aller à la rencontre de mes premiers lecteurs. Ce n’était pas mon premier manuscrit mais celui avec lequel j’avais envie de faire connaissance avec vous. Était-ce parce qu’il me semblait que parmi ceux que j’avais jusque-là écrit c’était le livre qui me ressemblait le plus ? Je ne saurais l’affirmer. Le fait est qu’il me plaisait qu’Amélina Dubois, l’espiègle héroïne de ce petit roman à rebondissements, soit mon ambassadrice sur cette terre inconnue de la rencontre avec vous. On me demande souvent combien de temps je mets pour écrire un roman et c’est une question à laquelle j’ai souvent beaucoup de mal à répondre. Chaque titre a sa propre gestation qui échappe en grande partie à la volonté de son auteur et puis, il faut bien l’avouer, je n’ai jamais été la championne des comptes et des agendas. Ce dont je me souviens concernant ces trois petits tomes c’est du contexte dans lequel ils ont vu le jour et, puisque l’achevé d’imprimer de la première édition fait mention du mois de décembre 2001, je crois pouvoir dire que ceux-là n’auront pas mis plus d’une demi-année pour prendre corps.
Rentrée en France fin 1999 après trois années passées chez les sœurs de Mère Teresa (successivement à Londres, Varsovie et Rome), j’avais en 2000 pris la résolution de faire fructifier ce talent d’écriture dont j’étais bien malgré moi dépositaire. Après avoir passé une année à faire de petites gammes puis à retravailler le manuscrit de ce qui deviendrait Le mouvement de la lumière, je sentais que dans la grande besace de mes souvenirs, espiègles et facétieux, les mots se chamaillaient et qu’il me fallait y regarder d’un peu plus près. Le temps de la mise en jambe touchait à sa fin et sous ma plume Amélina Dubois semblait vouloir prendre corps. Quelques mois plus tard, les trois petits tomes de Petite Pomme avaient vu le jour et piaffaient de partir à la rencontre de leurs lecteurs. Profitant des possibilités qu’offrait l’impression numérique naissante, je décidai de me lancer dans l’aventure de l’édition et créai les Éditions Massabielle.
Depuis leur parution en 2001 mes lecteurs n’ont cessé de me demander des nouvelles de Petite Pomme, comme si Amélina Dubois, alias Petite Pomme, et son auteur ne faisaient qu’un, ignorant délibérément l’insistance avec laquelle je les enjoignais pourtant de ne pas prendre le roman pour l’autobiographie qu’il n’était pas. Le temps passant, j’ai réalisé que j’avais sans doute écrit là une autofiction, une sorte de témoignage librement romancé des grands courants qui avaient irrigué une partie de ma vie. Touchée par le capital de sympathie de ce drôle de double auquel j’avais par ma plume donné la vie, j’ai eu envie de creuser certains détours de son existence que par prudence peut-être la première version n’avait fait qu’ébaucher et poursuivre un peu le chemin avec mon attachante espiègle, opérant ainsi ce qui m’est apparu pouvoir justement être appelé une mise à jour. Je vous la livre aujourd’hui avec l’espoir que vous y trouverez de quoi enchanter vos âmes et que, dans dix ans, vous m’en demanderez encore des nouvelles.